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Retrait de la vente du livre Zoreil Chapé, L'enfer c'est les filles de Matthieu Chalange

Retrait de la vente du livre Zoreil Chapé, L'enfer c'est les filles de Matthieu Chalange

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Cette pétition a été lancée par Mathilde L. et ne représente peut-être pas un positionnement d'Avaaz
Mathilde L.
a lancé une pétition à destination de
Les Editions Poisson Rouge.oi et les librairies de La Réunion
Cette pétition demande aux Editions Poisson Rouge.oi le retrait de toutes les librairies de La Réunion du roman Zoreil Chapé, “L’enfer c’est les filles” de Matthieu Chalange , publié en 2019. Le résumé et les extraits se trouvent à la fin. 

Quelques éléments sur l’auteur. Matthieu Chalange, trente quatre-ans a vécu trois ans à La Réunion. Il a ensuite enseigné le français et le théâtre dans un lycée à Madagascar. Depuis, il partage son temps entre Madagascar et la France apprend-t-on sur la quatrième de couverture.

Ce roman est une insulte à l’égard des femmes réunionnaises et participe à nous reléguer au rang d’objet sexuel exotisé censé satisfaire les pulsions maladives d’un homme occidental . Nous sommes profondément choquée qu’une maison d’édition locale, censée promouvoir la littérature de l’Océan Indien, soutenue qui plus est par La Région Réunion, autorise la publication d’un livre à caractère sexiste, misogyne et pornographique.

Il suffit juste de lire le titre pour comprendre sa nature sexiste et misogyne. Zoreil Chapé, “L’enfer c’est les filles”. Les femmes réunionnaises seraient donc la source de contrariété d’un homme blanc métropolitain frustré dans sa nature de mâle. Nous avons dans ce livre, l’archétype de l’occidental à la recherche d’exotisme qui tente de trouver un sens à sa vie ennuyeuse. Plages, cocotiers, filles en bikini et sable fin… Julien incarne le colon blanc moderne porteur du fantasme exotique et des rêveries occidentales qui placent les femmes réunionnaises en tant qu’objet hypersexualisé . Comme l'exprime Achille Mbembe, philosophe « l’exotisme est la langue privilégiée du racisme à la française » (De la postcolonie, 2007) .Le livre est rempli d’allusions aux potentiels exotiques des réunionnaises : frivolité, lassivité, sensualité….

Nous affirmons que cet auteur est dangereux car il alimente des représentations des femmes racisées qui ont un impact sur les violences sexuelles commises sur leurs corps.

De plus, le personnage se fait le détendeur d’une mission divine qui consisterait à  sauver les réunionnaises de leur sois-disant “misère sexuelle et affective”.
Les femmes réunionnaises n'ont pas besoin d’être sauvées et surtout pas par un homme blanc, prédateur sexuel, qui projette sur elles ses propres frustrations et un manque de confiance en lui.

Rappelons que l’objectivation et le chapelets de clichés que produit cet auteur à travers ses écrits ne sont aucunement flatteur et élogieux. C’est tout simplement le produit d’une histoire de violence coloniale . Au sein des colonies françaises, les femmes esclaves et les femmes métisses libres étaient l’objet d'exotisation de la part des maîtres blancs. Leurs corps ont été reléguées au rang d’objet et d’outil car exploités sexuellement.  

Sur le site des Editions Poisson Rouge.oi, le livre est classé dans la catégorie Fiction. Au vu des quelques éléments de biographies. Nous nous pouvons nous poser la question s’il ne s’agirait pas en réalité d’un livre autobiographique, dans lequel l’auteur livre son expérience d’un Gauguin moderne qui utilise le sexe pour asseoir sa position dominante.

L’article écrit par Xuân Ducandas : « Filles exotiques », l’hypersexualisation des femmes racisées : un enjeu postcolonial permet de comprendre les enjeux qui se posent autour de ce livre. Lien ci après :  https://letslookaftersite.wordpress.com/2017/10/30/filles-exotiques-lhypersexualisation-des-femmes-racisees-un-enjeu-postcolonial/

Enfin, à la Fnac de Duparc Sainte-Marie, ce livre est placé dans la catégorie “régionalisme” juste à côté de Démavouz la vie, de Danyèl Waro.Cet auteur n’a pas sa place à côté des nos grandes figures locales.

Pour toutes ses raisons, nous demandons le retrait de ce livre de toutes les librairies de La Réunion. Les femmes réunionnaises méritent mieux. 

 En voici le résumé et quelques extraits :  

Résumé :

“Julien Madelin, presque trente ans, est un zoreil chapé, un métropolitain qui tente d’échapper, via l’insularité, à une vie jugée morose. Mais la vie n’est guère plus facile à La Réunion. Dans son désœuvrement, il se considère comme investi (par qui, pourquoi?) d’ une mission quasi-divine : sortir les filles qu’il rencontre de leur misère affective et sexuelle. Il parcourt ainsi le sud de La Reunion comme un mec qui cherche, un putain de dragueur des plages, diront certaines. Et aussi un observateur affûté de la vie réunionnaise”.

Extraits :

Le syndrome du zoreil est une maladie psychosomatique qui provoque des accélérations du rythme cardiaque, des suffocations, des flashs sexuels et des érections soutenues chez certains métros exposés à une surcharge de bombasses sexuelles réunionnaises. Ce syndrome, assez fréquent, fait partie de ce qu'on peut appeler les troubles du voyage dans les îles.”

“Nous avons tous deux visages, un pour les hommes et la société, l'autre pour nous-même et l'intimité. Je m'appelle Julien et ma spécialité c'est la misère affective. Je suis un vampire du mal-être émotionnel ”.

“Cette énergie est plus forte que vous. Oui définitivement cette énergie est plus forte que vous. Hier vous avez couché avec un fille qui était totalement inconnue quelques heures auparavant. Une métisse chinoise un peu ronde, dont, au moment où vous la pénétriez, vous avez complètement oublié son prénom. Pendant les va-et-vient vous avez cherché en vain dans votre mémoire. Impossible de se rappeler. Vous avez refait l’amour réveil. Vous venez de la quitter il y a quelques minutes. Déjà dans la rue, cette fille aux yeux en amandes qui attend son bus nous fait tourner la tête. Vous réprimez cette pulsion qui vous pousse à l’aborder. C’est une énergie qui a sa vie propre. Qui ne dépend pas de votre volonté. Une énergie autonome qui a pris son indépendance vis-à-vis de votre esprit. Est-ce une force divine qui vous pousse à vous intéresser à cette fille esseulée ? Pourquoi pas ? Ce n’est pas une simple pulsion sexuelle. Vous voulez l’aimer, l’écouter, lui faire l’amour et lui procurer du bien. Peut-être que vous voulez aussi qu’elle vous aime. Vous n'avez pas pu résister, encore une fois vous l’avez abordée”.

“Des filles courent dans leurs tenues de sport moulantes. Elles ont des cuisses dessinées. Les poitrines, bien que fermement soutenues par des brassières de sport, montent et descendent à chacune de leurs foulées. A La Réunion, le désir est transporté en solution par les embruns. Toutes les particules de l’île transpirent la tentation charnelle. Comment résister ?”

“Je tente une approche avec la malbaraise à côté de moi. J’engage la conversation à plusieurs reprises (j’apprends ainsi que le numéro qu’elle tient dans les mains est le 47) (...) La vie quasi érémétique que j’ai menée en Corse a émoussé mes réflexes. Je le sens, j’ai perdu ma souplesse des grands jours. Je remonte par la rue François Isautier. De mémoire, il y a souvent de belles filles à la gare routière du centre-ville. Je repère une cafrine aux formes attrayantes, seule : j’amorce un hypothétique début de relation. Il faut bien un début. Elle montre des signes d’inclination rapide si bien que j’en suis un peu supris et, lorsqu’arrive son bus, je la laisse s’échapper dans m’assurer d’un moyen de la recontacter. Je n’ai pas eu la réactivité de lui demander son numéro de téléphone. Samia, c’est son nom (elle m’a également demandé mon prénom du tac-au-tac) disparait dans la foule pressée qui s’engonce dans le bus jaune. J’hésite un instant à brancher une fille qui se tient à quelques mètres, avant de me raviser ; ça fait vraiment trop crevard. Et puis, elle est moins bien gaulée que celle que je viens de manquer. Je ne suis pas très loin de la bibliothèque maintenant, autant y faire un petit tour.”





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